jeudi 18 novembre 2010

Le monastère d'Arkadi

Bonsoir à tous,

Continuons ce soir à feuilleter le livre de l’Histoire de la Crète, avec un des monuments les plus symboliques de l’île, et même de la Grèce, à tel point qu’il figurait sur les billets de 100 drachmes grecques : le monastère d’Arkadi.

Ce monastère est mondialement connu comme un des hauts lieux de la résistance crétoise face à l’occupant turc : les événements tragiques de 1866 ont attiré l’attention du reste du monde sur le sort du peuple crétois et aidé à l’acquisition d’un statut moins dur, avant l’indépendance en 1913.
En mai 1866, un millier de personnes - moines, insurgés, femmes et enfants - s’étaient réfugiés à l’intérieur du monastère pour protester contre les Turcs qui les assommaient de taxes et les soumettaient à leurs lois. En novembre 1866, Mustapha Pacha, le chef des Turcs, menaça de faire raser le monastère si les chefs de la rébellion ne se rendaient pas. Ces derniers refusèrent, et le monastère fut attaqué par une armée de 16 000 Turcs. Les Crétois, submergés, allaient être faits prisonniers. Fidèles à leur devise : “La liberté ou la mort !”, ils se réfugièrent dans un ancien cellier reconverti en poudrière et, le 9 novembre 1866, pour échapper aux supplices qu’ils endureraient s’ils étaient capturés, un des insurgés visa les tonneaux de poudre et tira : l’explosion, effroyable, tua 864 Crétois et plus de 1 500 Turcs.

Le monastère est construit au milieu des montagnes, dans la région de Rethymnon, et il faut emprunter des petites routes serpentant dans la campagne crétoise pour y accéder.
A ma première visite, en arrivant sur place, j’ai été surprise par l’aspect extérieur du monastère : toutes les photos représentent l’église, bâtiment principal, or elle est entourée de bâtiments formant une haute muraille semblable à une forteresse.
 
Une fois le porche passé, je me retrouve face à l’église, par laquelle je commence la visite : l’intérieur a deux nefs, et de nombreuses icônes couvrent ses murs blancs.
 

Je poursuis en me promenant dans la cour intérieure, puis arrive à la poudrière, dont ne subsistent aujourd’hui que les murs, un trou béant remplaçant le toit. On ne peut s’empêcher, en voyant cet endroit, de penser à tous les martyrs qui y trouvèrent la mort. 
Les autres bâtiments qui composent le monastère sont plus simples : un grand réfectoire, encombré de longues tables, puis une salle exposant des portraits, sans doute ceux des résistants, et une maquette de la région au moment du drame. Le monastère présente aussi un musée religieux, avec des objets de culte, icônes, vêtements, évangiles et divers objets liturgiques, ainsi que quelques armes qui évoquent le passé guerrier du lieu.
Le paradoxe de cet endroit, que l'on ressent quand on le visite, c'est qu'en dépit de son histoire tragique, le lieu respire aujourd'hui le calme, et les nombreuses fleurs qui ornent ses jardins sont un enchantement pour les yeux. 
 
 

De l’autre côté de la vaste place qui s’étend devant le monastère se dresse un petit bâtiment de forme arrondie, prolongé par une colonnade présentant plusieurs bustes d’hommes et de moines. Il s'agit de l’ancien moulin du monastère transformé en ossuaire, à la mémoire des insurgés, qui montre que le monastère n'est pas seulement un édifice religieux, mais bien un lieu de mémoire.
 

Voilà, c’est la fin de la visite.

A bientôt.

2 commentaires:

  1. Pas très gai tout ça...
    Et il y a toujours le carré gris avec la flèche tout au début.
    Bidochon.

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  2. Certes, l'histoire du monastère n'est pas très gaie, mais mes photos sont belles, non ? ;)

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