samedi 23 octobre 2010

Douleurs et égratignures


Bonsoir à tous,

Restons en Crète ce soir, avec le troisième jour de mes « vacances » sportives, et la petite balade de 25 kilomètres que, ragaillardie par une bonne nuit de sommeil, je m’apprêtais à attaquer d’un pied presque léger !
C’est ainsi qu’à 9 h du matin, je sortis mon vélo du garage, prête à assurer le périple du jour, rassurée par ma « performance » de la veille où j’avais tenu 35 kilomètres sans être descendue de mon vélo et l’avoir poussé, et je montai en selle pour démarrer… Mais très vite, je déchantai en voyant que nous prenions le même chemin que le premier matin, en pente, et très vite, je fus distancée par les autres, réalisant que finalement, la « balade » du jour commençait fort (dans le mauvais sens…). Bientôt, je retrouvai le moniteur et un camarade qui m’attendaient, ayant pitié de moi, et comme la veille, je montais péniblement en soufflant comme un bœuf tandis qu’eux papotaient le plus tranquillement du monde tout en pédalant… c’était pas juste !!! Après une pause dans un village, une vision d’horreur s’imposa à moi en voyant la suite du chemin : oh non, voilà que nous allions attaquer la côte sur laquelle je m’étais cassée les dents deux jours plus tôt et qui m’avait valu la première séance de ce que j’appelais désormais « on descend et on pousse le vélo ! » Résignée à souffrir, je commençai à monter… mais rapidement, ouf, voilà que l’itinéraire changea et je me retrouvai après une bifurcation sur une autre route moins raide ! Youpi !!!... Hélas, je m’étais réjouie trop vite et je tombai de haut car, si la pente qui nous attendait était moins sèche, elle était beaucoup plus longue et très rapidement, faute de pouvoir trouver un rapport de vitesse plus facile (1-1 pour les spécialistes, c’est tout dire !), je n’eu d’autre choix que d’abandonner mes bonnes résolutions pour descendre de ma selle et pousser le vélo… Je refis une tentative un peu plus loin, mais ne pus tenir, faute de souffle… Enfin, après de longs efforts douloureux, j’arrivai en haut de cette fichue côte et, après une pause, je me sentis revivre tandis que la suite du programme était une descente sur pente goudronnée (ô joie, ô bonheur !!!), que je dévalai le nez au vent, pour arriver bientôt au village où nous attendait la pause taverne du jour… ouf !
A la reprise, j’avais à peine roulé un peu avec le groupe (ils n’avaient pas encore eu le temps de me distancer…) quand notre moniteur nous fit stopper en haut d’une rue très pentue, pavée, qui descendait en escaliers, en nous annonçant fièrement : « Nouvelle difficulté technique ! » Gloups, pas besoin de préciser, ça se voyait à vue d’œil qu’il s’agissait d’une difficulté (c’était quoi ça, un test pour voir qui se cassait la figure le premier ?!) Comme d’habitude, courageuse mais pas téméraire, je laissai les autres y aller en premier et je les suivis prudemment, les mains cramponnées à mort sur les freins, et, évidemment, assurée comme j’étais, je perdis l’équilibre… je me rattrapai de justesse et finis par arriver en bas, soulagée d’en finir avec cette « difficulté technique », pour attaquer une côte plutôt « tape-cul » au travers d’oliveraies… Arrivée enfin en haut de cette côte, je poussai un soupir de soulagement… de très courte durée !!! Car le moniteur nous annonça la couleur de la descente qui nous attendait : terrain un peu meuble, ornières, caillasse, etc… et je constatai que la pente était plus raide que les précédentes et plus caillouteuse, et me mis à regretter le bitume (j’aurais dû choisir du Vélo Tout Bitume !!!) N’ayant pas le choix, je m’élançai à la suite des autres et sentis très vite ma douleur tandis que le vélo tremblait sous les secousses… deux fois, je manquai de me casser la figure, me retrouvant avec le vélo couché par terre et moi miraculeusement encore debout au-dessus (ne me demandez pas comment, je ne m’en souviens plus…). J’arrivai tant bien que mal à rejoindre les autres qui m’attendaient un peu plus loin et je me fis accueillir par un cours plutôt sec du moniteur sur la façon de « tomber » de vélo (c’est-à-dire sauter en arrière et laisser partir le vélo…) et autres détails du même acabit. Quelque peu découragée par cela et la raideur du reste de la pente, je finis la portion la plus raide à pied en retenant le vélo, avant de remonter en selle une fois le terrain plus praticable.
Après une alternance de bitume et de route caillouteuse, nous voilà enfin à notre but du jour, un monastère partiellement en ruines. J’étais en train de m’y promener quand j’avisai un petit escalier sous un porche que, curieuse, je descendis… et là, je me retrouvai étalée par terre sans avoir eu le temps de comprendre ce qui venait de m’arriver ! (j’avais sans doute raté une marche…) Je me relevai et constatai l’étendue – heureusement minime – des dégâts : genoux et mains écorchées, plus de peur que de mal (heureusement que j’avais une trousse de secours pour désinfecter les plaies). Autant vous dire que pour la suite de la visite, je regardai attentivement où je mettais les pieds !!!
Pour le retour à l’hôtel, voilà de nouveau de l’asphalte, que je retrouvai avec plaisir… sauf que je déchantai très vite tandis que la montée se prolongeait et que je n’en voyais pas le bout. Le soleil cognait dur, il n’y avait pas un souffle d’air, je sentais la sueur me couler dans les yeux, les piquant et me donnant envie de pleurer, tandis que j’avais de plus en plus de mal à respirer… et là, tout à coup, voilà que je n’arrivai presque plus à respirer ! Paniquée, je m’arrêtai net, tandis que le moniteur, resté près de moi, m’ordonnait de continuer, au moins à marcher… je lui fis de grands gestes au niveau du cou pour lui faire comprendre que je n’en pouvais plus, mais j’obéis quand même, poussant le vélo en essayant de reprendre ma respiration, au bord des larmes et de la crise de nerfs, à bout, en ayant ras-le-bol du V.T.T., des côtes et des chemins caillouteux ! A cet instant, je n’avais plus qu’une envie, jeter le vélo dans un ravin plein de broussailles et faire du stop pour que quelqu’un me ramène à l’hôtel, même à l’arrière d’un pick-up ! Des envies de destruction m’assaillaient quand mon regard se posait sur l’engin que j’étais en train de pousser, et remonter sur sa selle était bien la dernière chose que j’avais envie de faire ! Pourtant, il fallait bien rentrer à l’hôtel et, à moins d’un miracle auquel je ne croyais guère, il allait bien falloir que je reparte dessus, à moins de mettre une heure ou deux pour rentrer à pied à l’hôtel en poussant la “chose”! Finalement, en haut de la côte, la mort dans l’âme, je remontai sur l’engin, avec comme seule envie d’être rentrée à l’hôtel. Le moniteur, heureusement, me réconforta un peu en discutant avec moi. Mais bientôt, me voilà de nouveau en haut d’une jolie descente comme je les détestais tant maintenant - chemin, caillasse et ornières - bien obligée de descendre par là puisque c’était le seul chemin pour retourner à l’hôtel. Après un coup de pied (mental) au derrière, je me lançai dans la descente tant bien que mal, les mains cramponnées sur les freins, en priant tous les saints du calendrier pour arriver entière et rapidement en bas de la pente, prête à mettre un ex-voto représentant un vélo dans un ravin dans la première église que je rencontrerais. Le moniteur, sans doute conscient de mon état de nerfs, continua à me prodiguer ses conseils, et la descente se passa un peu moins mal que je ne l’avais craint. Tout en roulant, je me demandais ce qui avait bien pu me passer par la tête le jour où je m’étais inscrite pour ce fichu stage de Vélo Toutes Tortures... et je me promettais de ne plus jamais tenter de stage V.T.T., quoi que veuille dire ce sigle ! Quand, enfin, l’hôtel apparut dans mon champ de vision, je crois que je n’ai jamais été aussi contente de ma vie de voir se terminer une balade (sauf, peut-être, la montée à la Mer de Glace quelques mois plus tôt, mais ça, c’est une autre histoire...). Je rangeai rapidement mon vélo en me demandant si, pour la fois suivante, j’aurais le courage de remonter en selle, d’autant qu’il s’agirait d’une balade d’une journée...

La suite au prochain épisode…

A bientôt !

2 commentaires:

  1. Hello.

    Je lis à l'envers... mais l'autre fois j'ai préféré regarder les photos de chats.
    Dur dur le VTT !!!
    Je lirai la fin une autre fois...

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  2. Je sais, c'est mieux quand il y a des photos et moins de texte, mais vu que j'avais commencé à raconter pourquoi j'appelle le V.T.T. le Vélo Toutes Tortures, il fallait bien que je continue l'histoire jusqu'au bout ! ;-)

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