samedi 11 décembre 2010

Autant en emporte le vent à Théra


Bonsoir à tous !

Temps gris sur Paris aujourd’hui et rhume persistant malgré le grog au rhum d’hier soir (j’espère que celui de ce soir sera plus efficace !), pas de « safari photos » aujourd’hui, je préfère replonger dans les souvenirs, et repartir en l’an 2000, lors de mon second voyage à Santorin, pour vous emmener à la découverte de Théra, une ancienne cité grecque construite en haut d’un promontoire qui surplombe la ville de Kamari, où je séjournais, dont la visite s’est plus apparentée à une aventure qu’à une paisible excursion…
Retour en arrière…

En quittant l’hôtel, me fiant à mon guide, je commence par chercher la route pour y aller, en mettant une demi-heure… sauf que quand je vois la route en lacets qui monte le long de la falaise, je suis saisie d’un gros doute : une demi-heure pour monter là-haut ? En courant ? Vu la longueur de la route - et comme elle grimpe ! -, je me dis que c’est de la folie pure, pire que le Vélo Toutes Tortures, car je n’ai pas envie d’arriver là-haut sur les rotules (si toutefois j’y arrive...). 
Résignée à faire une croix sur la visite de la cité, je pars me balader dans les rues de Kamari et, sous un large panneau qui indique la direction de la vieille ville de Théra, je trouve un convoi d’ânes sellés qui semblent attendre des clients : tiens, c’est peut-être possible d’en louer un pour monter là-haut ! 
Oui, mais... vu la distance à parcourir et que je suis en short, c’est hors de question, je tiens à mes cuisses et à mes fesses ! Heureusement, j’aperçois une petite agence de voyage qui propose un trajet en minibus jusqu’à Théra, avec un prochain départ 15 minutes plus tard : finalement, je vais pouvoir la faire, ma visite ! Au début, sur les premières centaines de mètres, le voyage se déroule confortablement sur une route goudronnée, mais ça empire dès que nous commençons à grimper : le goudron cède la place à des pavés sur lesquels le minibus se met à trembler, faisant un bruit d’enfer qui empêche toute conversation entre les passagers (à moins d’avoir envie de crier !). Au bout d’un moment, la route redevient goudronnée et nos oreilles en conçoivent un soulagement certain ! Notre chauffeur, qui fait aussi office de guide, profite du calme revenu pour nous donner quelques précisions sur la cité de Théra, puis il nous prévient qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de vent et qu’il faudra que nous avancions doucement et prudemment, insistant particulièrement sur cette recommandation. Nous arrivons au sommet, une petite esplanade circulaire sur laquelle est installé un camion-magasin... solidement fixé au sol par d’énormes chaînes ! Ouh là, mauvais présage ça !
Je comprends vite ce que veut dire notre chauffeur quand il parle du vent et de la prudence... le vent est tellement violent que je n’arrive pas à ouvrir ma portière puis, à peine descendue, il m’arrache mon chapeau qui s’envole de l’autre côté de la plate-forme. Heureusement pour moi, quelqu’un le récupère à temps, sinon il aurait fait un vol plané dans le vide !
Notre chauffeur nous montre le chemin, puis nous rappelle qu’il viendra nous chercher pour le retour à 12 h 15. Je m’empresse d’enfiler un pull, regrettant de ne pas avoir mis un pantalon car le vent est assez mordant. Je suis contente d’avoir pensé à mettre mes chaussures de marche car le sol est caillouteux et irrégulier.
Dire que le vent souffle est un aimable euphémisme... J’ai l’impression de me retrouver au coeur d’une véritable tempête qui me pousse par moments, m’empêche d’avancer par d’autres... Le chemin monte à flanc de montagne : à droite la paroi, à gauche un impressionnant ravin qui descend jusqu’à Kamari... en 10 secondes chrono si l’on y tombe ! Par chance, le vent souffle du bon côté et me pousse vers la paroi : je n’ose imaginer ce qui se passerait s’il tournait et soufflait dans la direction du vide, car aucune rambarde ne permet de se retenir, et il y a près de 400 mètres d’altitude... La vue sur Kamari est impressionnante. Je progresse tant bien que mal sur le chemin, me collant au maximum contre la paroi (aidée efficacement en cela par le vent, il faut bien le souligner !).
Je passe à côté d’une chapelle dans laquelle je m’abriterais volontiers du vent un instant, mais malheureusement une corde en barre l’entrée, il est juste possible d’admirer l’intérieur de la porte d’entrée. Je continue ma route, passant à côté d’un gardien du site qui s’abrite derrière un mur de pierres assez haut... ça c’est une idée qu’elle est bonne, mais je ne suis pas venue là pour passer mon temps assise derrière un mur, donc je repars !
J’arrive à un endroit où subsistent quelques vestiges dont certaines pierres gravées des symboles des dieux de la ville : un aigle pour Zeus, un lion pour Apollon, un dauphin pour Poséidon. 
J’arrive bientôt sur le site proprement dit. Le vent semble retomber un peu, ce dont je ne me plaindrai pas ! 
Des cordes délimitent les espaces autorisés. Le site est en plein air au sommet de la montagne, battu aux quatre vents (ça c’est le cas de le dire !) et, à en juger par l’aspect très penché des arbres aux alentours, il doit souffler très souvent et dans le même sens ! 
L’endroit est disparate, offrant une vision hétéroclite des ruines : là les fondations d’une maison, là-bas quelques colonnes éparses écroulées par terre et, un peu plus loin, un escalier encore entouré de murs d’une hauteur d’un mètre à un mètre et demi... 
J’aperçois en contrebas l’amphithéâtre, dont l’accès est malheureusement interdit. 
Je longe tout le site, résistant à l’envie de m’enfoncer au milieu des rues qui ne sont pas fermées pour éviter de me perdre. Au loin apparaît l’extrémité de la montagne, qui surplombe la mer : là se dressent d’autres ruines, mais je n’ai pas le courage d’y descendre et je préfère faire demi-tour en suivant l’autre versant de la montagne. 
Je finis par couper par les ruines, suivant des ruelles au milieu des bâtiments à demi effondrés pour rejoindre le chemin du retour, en fait le même qu’à l’aller. Je remarque qu’en s’enfonçant dans la ville, on y trouve beaucoup plus de vestiges “parlants” : des cavités en sous-sol, des pans de murs encore debout, des escaliers...
Une fois revenue sur le versant par lequel je suis montée, le vent se manifeste de nouveau, toujours aussi violent... Ca empire quand je parviens au niveau de la petite chapelle, où le gardien s’abrite toujours derrière son mur en écoutant la radio. De là jusqu’à la petite esplanade où nous a déposés le chauffeur, des rafales violentes m’empêchent d’avancer ou me poussent sans ménagement vers la paroi.
J’arrive enfin sur l’esplanade, très ventée elle aussi (ça explique les grosses chaînes qui retiennent le camion !) et regarde ma montre : j’ai fait la visite trop vite, j’ai presque trois quarts d’heure à attendre. Je descends un peu la route et m’installe sur le bas-côté, à un endroit relativement abrité. Au bout d’un moment, j’aperçois le convoi d’ânes qui arrive : tiens, il y a des clients finalement ! Quelques minutes plus tard, il y a aussi des clients pour le retour car les ânes ne redescendent pas à vide ! Qui sait, c’étaient peut-être des piétons qui n’avaient pas envie de redescendre à pied !
Quand le minibus arrive enfin, je me précipite pour y trouver refuge. Le chauffeur attend un instant pour voir s’il y a d’autres personnes qui veulent redescendre avec nous. A cet endroit de l’esplanade, le vent souffle en rafales puissantes et ébranle le minibus de façon impressionnante, à tel point que je suis soulagée quand nous partons enfin ! Le chauffeur nous fait remarquer que l’air charrié par le vent est de l’air pur qui nous a oxygéné ! Bon d’accord, c’est mieux que la pollution de Paris, mais ça aurait soufflé un peu moins fort, je ne m’en serais pas plainte ! Enfin nous arrivons au village, où le vent souffle nettement moins fort qu’en haut : ouf, ça fait du bien quand ça s’arrête !

C’est tout pour aujourd’hui…

A bientôt !

4 commentaires:

  1. Dans tes excursions il t'arrive toujours des histoires et des anecdotes qui font le charme de l'aventure dans un pays nouveau
    encore merci de faire tes commentaires un vrais
    roman ou j'attends la suite avec impatience
    j'espère que tu vas mieux pour reprendre le boulot demain, en souhaitant également que la neige ne soit pas sur PARIS cette semaine
    Bisous VERO



    soit pas au rendez vous pour cette semaine

    RépondreSupprimer
  2. C'est ce qui fait le charme de voyager seule en essayant de se débrouiller sur place avec les moyens de transport locaux, ça réserve souvent des surprises, mais ce sont après de très bon souvenirs, et parfois aussi l'occasion de belles rencontres, même si elles sont brèves.
    Mon rhume va un peu mieux, j'ai pu profiter du redoux sur Paris pour aller me promener un peu aujourd'hui, j'en parlerai dans un prochain article avec quelques photos.
    Espérons que le froid qui doit revenir sur Paris cette semaine ne m'enrhume pas de nouveau !
    Bisous.

    RépondreSupprimer
  3. Il ne fait pas toujours bon en Crète. Tu es sûre de toujours vouloir y aller ??? Tu choisiras un endroit où il n'y a pas trop de vent.
    Bidochon.

    RépondreSupprimer
  4. Ce n'était pas en Crète, mais à Santorin, une autre île grecque...
    Je n'ai jamais rencontré un tel vent en Crète, et oui, je confirme, je suis sûre de vouloir aller y vivre !

    RépondreSupprimer